Comment écrire un Dialogue ? Les fondamentaux.
L’art d’écrire un dialogue, la clé principale des succès littéraire ?
Avez-vous déjà lu un roman où les dialogues sonnaient faux, vu un film où les personnages récitaient des répliques sans vie, ou subis de l’exposition en veux-tu en voilà au travers d’un monologue maladroit ? Écrit avec les pieds de ChatGPT, mal maîtrisé, malvenu voire dérangeant, un mauvais dialogue brise la magie d’une histoire et ramène le lecteur à la réalité. Réalité qu’il tentait d’échapper. La réciproque est cependant valable : de bons dialogues donnent vie aux personnages, les rendent attachants et crédibles, ils propulsent l’intrigue vers son meilleur dénouement et nous plongent dans le maelstrom de l’histoire.
Que vous soyez un auteur débutant ou confirmé, que vous écriviez un roman, une nouvelle ou un scénario… Bienvenu.
I. Pourquoi écrire un dialogue ? Cours 101.
En une phrase comme en cent : le dialogue est un échange verbal entre deux ou plusieurs personnages. Cette base de côté, les dialogues servent à :
Et c’est tout. Si votre dialogue ne coche pas l’une des trois premières raisons, reconsidérez sa place dans sa scène car casser le rythme du récit uniquement pour rythmer le récit est du remplissage. On ne veux pas ça.
II. Comment écrire un dialogue intéressant ?
Parlons efficacité.
Chaque personnage possède une voix unique, soit, une manière de parler qui lui est propre, avec parfois un tic de langage. Sa voix, tout comme la vôtre ou la mienne, reflète sa personnalité (et donc) son niveau d’éducation (et donc) son origine sociale, etc.
Principes de base d’un dialogue efficace :
Hey !
– Hey, ça va ?
– Ouais ça va, et toi ?
– Ouais super, il fait beau, hein ? Pour un mois de février, j’entends.
– Ouais, mais hier il a un peu flotté, non ?
– Ouais, ouais. Du coup, avec Lisa on a été à Ikea et on a trouvé en lampe en forme de phallus, tu sais comme elle adore ça ? C’est ta mère après tout.
En dehors du fait que Lisa semble être un amour de femme (et si l’on occulte le punch liner en fin d’échange), ce dialogue n’a pas sa place dans un texte intéressant. Trop plat. Trop commun. Trop ennuyeux. De surcroît, aucune information d’importance n’est délivrée au lecteur. La lampe aurait très bien pu être remarquée par le fils à l’occasion d’une visite de courtoisie et la narration aurait pu se contenter de dire que le fils avait reçu l’appel de son beau-père de frère sur la route du Nord-Pas-de-Calais.
III. Passez vos dialogues à la vitesse supérieure.
Le verbe de parole « dire » sera votre allié 95% du temps.
Les personnages ne sont pas obligés de crier, de murmurer, de « persifler » chacune de leur réplique. La plupart du temps ils diront les choses, comme nous nous les dirions. En prime, quand vous aurez juste besoin d’indiquer qui parle, « dire » à la formidable capacité de s’effacer pendant la lecture. L’incise laissera donc toute la place à la réplique.
En cas de doute, définissez le background du dialogue
Le paraverbal est utilisable au même titre qu’un dialogue. Silences inclus.
Les personnages ne sont pas obligés de répondre aux questions qu’on leur pose. Les non-dits peuvent être puissants pour suggérer le caractère d’un personnage. Imaginons une scène de ménage à une heure du matin :
« Ça fait un mois que j’ai l’impression de vivre avec un fantôme, et qu’est-ce que j’apprends pas par Jordan, mon bon à rien d’assistant ? Au bar. T’étais au bar ce soir, à t’envoyer des pintes avec ton boss ! Depuis combien de temps tu te payes ma gueule au juste ? »
Mélanie releva des yeux humides.
« Mais parle, enfin Mél, réponds quelque chose !
« J’ai un cancer », dit-elle.
Malgré l’absence de réponse à toutes ces attaques, l’intrigue avance, les personnalités se dévoilent, la relation évolue, et on garde en prime le mystère de la tromperie tout en ayant un sursaut d’empathie pour l’un comme pour l’autre.
Trois tips en vrac pour être sûr de taper juste
- Lisez votre dialogue à voix haute, ou faites-vous lire votre dialogue à voix haute, pour identifier les répétitions, vérifier sa fluidité et voir comment les autres l’interprête.
- Comme toujours, apprenez des maîtres : lisez, lisez et lisez.
- Enfin, pratiquez, pratiquez, pratiquez.
N’oubliez jamais que les dialogues donnent vie à vos personnages, ou la reprennent. On pardonne certaines faiblesses narratives, on pardonne beaucoup moins des personnages qui s’expriment comme des manches ou des aliens essayant de parler humain.
J’espère que l’article vous a aidé. N’hésitez pas à commenter 🙂